Lien entre pensées et émotions : une dynamique inconsciente

Une pensée traverse ton esprit. En quelques secondes, une émotion surgit. Puis une nouvelle pensée arrive, nourrie par cette émotion. Et voilà, le cercle vicieux est lancé.

Mais qui influence qui ? Et surtout, comment reprendre la main ?

Nos pensées et nos émotions sont intimement liées. Elles se nourrissent mutuellement. Pourtant, en comprenant leur fonctionnement, on peut prendre de la hauteur et vivre nos émotions plus sereinement.

Une émotion dure 90 secondes… sauf si on l’entretient

Selon la neuroanatomiste Jill Bolte Taylor, une émotion pure dure 90 secondes. Elle traverse le corps sous forme d’un signal biochimique. Ensuite, elle disparaît… sauf si on l’alimente avec nos pensées.

Prenons un exemple concret :

Tu reçois un message sec de ton/ta partenaire.

Une sensation désagréable monte.
Ton mental s’emballe : « Il/elle est agacé.e… J’ai dû faire quelque chose de mal… Il/elle m’en veut ? ».
Résultat : le stress augmente, et la spirale continue.

Notre cerveau cherche constamment à donner un sens à ce que l’on ressent. Parfois, il associe une émotion présente à un vieux schéma inconscient.

Bonne nouvelle : en coupant court aux pensées automatiques, on peut stopper ce cercle vicieux.

Les pensées façonnent nos émotions… et inversement !

Nos pensées influencent notre perception du monde. Elles agissent comme des filtres qui modifient notre état émotionnel.

Prenons un autre exemple :

Tu es en retard à un rendez-vous.
Si tu penses « Je suis nul.le, je suis toujours en retard », tu ressens du stress et de la culpabilité.
Si tu penses « OK, j’ai eu un contretemps, ça arrive », ton émotion sera plus neutre.

Nos pensées ne sont pas des vérités absolues. Elles ne sont qu’une interprétation de la réalité.

Cependant, elles sont souvent influencées par la manière dont nos émotions ont été accueillies dans l’enfance. Le livre « Au cœur des émotions de l’enfant » d’Isabelle Filliozat éclaire ce lien essentiel entre nos premières expériences et nos schémas actuels.

En comprenant comment nous avons appris à gérer (ou réprimer) nos émotions dès le plus jeune âge, nous pouvons mieux identifier les blocages inconscients qui nous freinent aujourd’hui. Un livre précieux, que l’on soit parent ou simplement en quête d’une meilleure compréhension de soi.

Vous pouvez retrouver le livre ici : Au Coeur des Émotions de l’enfant

Lien pensée et émotion chez une femme

L’impact des mots : nommer une émotion pour mieux la gérer

Dire « Je suis en colère » n’a pas le même effet que dire « J’observe qu’il y a de la colère en moi ».

Dans le premier cas, tu t’identifies totalement à l’émotion. Dans le second, tu prends du recul.

Une étude de Matthew Lieberman a montré que nommer une émotion active le cortex préfrontal. Résultat : l’amygdale (zone du cerveau liée aux réactions émotionnelles) s’apaise.

En nommant ce que l’on ressent, on réduit naturellement l’intensité de l’émotion.

💡 À tester : la prochaine fois que tu ressens une émotion forte, dis-toi simplement : « Je note qu’il y a de l’inquiétude en moi ». Observe l’effet.

Mais il y a plus : les mots eux-mêmes portent une charge inconsciente.

Prenons l’exemple de la colère. Ce mot n’est pas neutre. Il renvoie à des croyances, des interdits ou des expériences passées. Peut-être as-tu appris que « la colère, c’est mal », ou au contraire qu’elle était nécessaire pour être entendu.e. À cela s’ajoute l’empreinte de l’inconscient collectif : dans certaines cultures, exprimer sa colère est mal vu, dans d’autres, c’est un signe de force.

Ainsi, nommer une émotion active non seulement la zone du langage dans le cerveau, mais aussi toutes les associations inconscientes liées à ce mot.

Une étude de Matthew Lieberman a montré que mettre des mots sur une émotion active le cortex préfrontal et apaise l’amygdale, qui gère les réactions émotionnelles. Mais pour que cela fonctionne pleinement, il est essentiel d’avoir conscience du poids des mots et de leur influence incosnciente sur notre ressenti.

💡 À tester : au lieu de nommer directement une émotion avec un mot chargé (« Je suis en colère »), essaie une approche plus neutre comme « J’observe une montée d’énergie en moi ». Sens si cela change quelque chose pour toi.

Hypnose et pleine conscience : des alliés puissants

On ne peut pas empêcher nos émotions d’exister. Mais on peut éviter qu’elles nous submergent.

– L’hypnose permet de repérer et transformer les schémas inconscients.
– La pleine conscience aide à observer sans réagir au quart de tour.

En séance d’hypnose, on dialogue avec les parts blessées qui alimentent certains schémas. On leur offre un nouveau fonctionnement.

En pleine conscience, on observe l’émotion sans s’y accrocher. On la laisse passer, comme un nuage dans le ciel.

Une pratique simple pour sortir du mental

 

  1. Ferme les yeux et prends une grande respiration.
  2. Observe où l’émotion se loge dans ton corps. Sensations chaudes ? Froides ? Légères ? Lourdes ?
  3. Mets un mot sur ton émotion, sans jugement (« Tiens, il y a de l’agitation », « J’observe une tension »)
  4. Respire lentement et imagine que tu laisses l’émotion circuler. Comme une vague qui monte et redescend.

En quelques minutes, le mental s’apaise. L’émotion retrouve son flux naturel.

Lien pensées et émotion : comment prendre de la hauteur

En résumé : comment sortir du cercle vicieux ?

  • Une émotion dure 90 secondes, sauf si nos pensées l’alimentent.
  • Nos pensées influencent notre perception et intensifient nos émotions.
  • Nommer une émotion permet de mieux la vivre.
  • Hypnose et pleine conscience sont des outils puissants pour retrouver de l’apaisement.

Si tu veux aller plus loin, viens expérimenter ces outils en séance ou en atelier. Ensemble, on explorera tes schémas inconscients et on trouvera des clés pour plus de sérénité.

Et toi, comment vis-tu tes émotions ? 

Envie d’aller plus loin ? Transforme ta relation à tes émotions

Comprendre le lien entre pensées et émotions, c’est déjà un grand pas. Mais pour changer en profondeur tes schémas automatiques, rien ne vaut une exploration plus personnalisée.

Je t’accompagne en thérapie individuelle pour libérer les blocages inconscients et apaiser les parts de toi qui se sentent submergées.

En ateliers individuels, nous travaillons ensemble sur des outils concrets adaptés à tes besoins (hypnose, pleine conscience, régulation émotionnelle).

Lors des ateliers collectifs, tu expérimentes ces pratiques dans un cadre bienveillant et ressourçant, en partageant avec d’autres personnes qui traversent les mêmes questionnements.

Une question ? Un besoin spécifique ? Contacte-moi directement ici.