Tu te sens tendu.e, agité.e ou figé.e sans comprendre pourquoi ? Tu as l’impression de réagir « trop fort » à certaines situations ? Rassure-toi, ce n’est pas ta faute. C’est ton système nerveux qui cherche à te protéger.
Dans cet article, je t’explique comment il fonctionne, pourquoi il se dérègle, et surtout comment retrouver un apaisement durable.
Ton système nerveux : un radar intérieur
Ton système nerveux autonome régule en permanence ton corps. Il gère la respiration, le rythme cardiaque, la digestion… et aussi la détection du danger.
Quand il repère un danger, il réagit automatiquement. Parfois, il y a un vrai danger, comme une voiture qui passe au feu rouge. Mais souvent, il réagit à des souvenirs douloureux, à des situations qui lui rappellent un danger passé (un bruit, une voix, une ambiance…). Même quand, en réalité, tu es en sécurité.
Ton corps se comporte alors comme s’il fallait fuir, se battre ou se figer. Et ces réactions peuvent s’installer en boucle, même quand tout va bien.

Comment savoir si ton système nerveux est déréglé ?
Voici quelques signes fréquents :
- Émotions fortes, imprévisibles.
- Fatigue chronique.
- Anxiété constante.
- Difficulté à dormir.
- Douleurs physiques inexpliquées.
- Besoin de tout contrôler.
- Isolement ou agressivité.
Ton corps lance ces signaux pour dire : « J’ai besoin d’aide. »
Les 5 réponses du système nerveux
Ton système nerveux ne connaît pas qu’une seule réponse au danger. Voici les 5 états principaux que tu peux rencontrer :
1. Quand tu veux échapper à la situation: la fuite
Quand ton système nerveux pense que le danger est trop grand, il cherche la porte de sortie.
Cela peut passer par le besoin de s’isoler, d’éviter les situations ou les personnes qui activent ta peur.
Cela peut aussi être plus subtil : fuir à l’intérieur de soi, ne plus sentir ses émotions, se couper de ce qu’on ressent.
Par exemple, tu peux avoir envie de partir d’une pièce quand l’ambiance est tendue, ou de remettre à plus tard une conversation difficile.
Ton système nerveux te dit : « Je veux me protéger en m’éloignant. »
Pour apaiser cette réponse, tu peux ramener du mouvement doux, comme un balancement, ou revenir à ton souffle et aux sensations de ton corps, ici et maintenant.
2. Quand tu veux te défendre à tout prix : la lutte
C’est la réponse de combat. Ton corps et ton mental se préparent à se défendre. Ton énergie est mobilisée pour répondre à ce que ton système nerveux perçoit comme une menace.
Cela peut se manifester par de la colère qui monte vite, de l’irritabilité, des tensions musculaires, un besoin de tout contrôler, des mots qui dépassent ta pensée.
Par exemple, tu peux réagir très fort à une remarque, te sentir sur la défensive, prêt(e) à te battre.
Cette réaction est une manière pour ton système nerveux de dire : « Je veux survivre, je veux me défendre. »
Pour t’aider à revenir au calme, tu peux relâcher ton corps, respirer lentement et profondément, ou t’accorder un moment pour bouger et libérer cette énergie.
3. Quand ton corps se fige pour ne plus rien ressentir : le figement
Quand la lutte ou la fuite ne sont pas possibles, ton système nerveux peut se figer. C’est une forme de protection face à un danger perçu comme trop intense.
Le corps devient lourd, l’esprit comme anesthésié. Tu peux avoir du mal à parler, à réagir, à bouger. C’est une façon de « ne plus exister » pour ne pas souffrir.
Par exemple, face à une remarque blessante, tu peux rester bloqué(e), sans réponse, figé(e) sur place, comme déconnecté(e) de toi-même.
Ton système nerveux te dit : « Je ne peux pas m’échapper, alors je me coupe pour survivre. »
Pour en sortir, il est essentiel d’y aller très doucement. Revenir à de petites sensations : sentir le contact de tes pieds sur le sol, bouger doucement les doigts, respirer de façon consciente, poser une main sur ton cœur pour te rassurer.
4. Quand tu t’adaptes pour éviter le pire : la soumission
Souvent oubliée, la soumission est pourtant une réaction très fréquente. Quand ton système nerveux sent qu’il n’y a pas d’autre issue, il te pousse à te soumettre pour éviter un danger plus grand.
Cela se manifeste quand tu dis « oui » alors que tu penses « non », quand tu t’excuses tout le temps, quand tu fais tout pour plaire ou pour ne pas déplaire.
Par exemple, au travail, tu acceptes une charge énorme de travail sans rien dire, alors que tu es déjà au bout du rouleau.
Ton système nerveux te dit : « Je fais semblant pour me protéger. »
Pour t’apaiser, tu peux apprendre à reconnaître tes besoins, à poser des limites douces, et à cultiver une sécurité intérieure. Pour cela, des pratiques comme l’auto-câlin ou la création d’un lieu ressource peuvent aider à te reconnecter à toi-même et à ton droit d’exister.
5. Quand ton système nerveux est apaisé : le mode sécurisé
C’est l’état que ton système nerveux recherche en priorité, même s’il n’y arrive pas toujours.
Dans cet état, tu es en lien avec toi-même et les autres. Ton corps est relâché. Ton cœur bat calmement. Tu peux réfléchir, prendre du recul, échanger avec bienveillance, créer, ressentir de la joie.
Tu es disponible à la vie.
Bonne nouvelle : cet état s’apprend. Et même quand ton système nerveux est souvent en mode stress, il est possible de l’entraîner à revenir à cet état de sécurité.
C’est là que les rituels et les pratiques régulières prennent tout leur sens. Ils deviennent comme des « repères » rassurants pour ton système nerveux.

Comment apaiser ton système nerveux : des solutions concrètes
1. Des rituels simples à pratiquer au quotidien
Ton système nerveux a besoin de repères réguliers. Pour l’apaiser, l’idéal est d’intégrer 3 à 5 petits rituels par jour.
Pour que ce soit facile, je te conseille de les associer à des moments que tu fais déjà tous les jours : juste après le réveil, avant un ou plusieurs repas, pendant la douche, avant de dormir…
Quelques exemples de pratiques simples :
- Respiration en cohérence cardiaque.
- Auto-massage des mains.
- Alignement ciel-terre.
- Boire un verre d’eau en pleine conscience.
- Bâillement volontaire.
Ces pratiques sont courtes, efficaces et t’aident à créer un espace de calme. Comme une « boîte à outils » dans laquelle tu peux piocher selon tes besoins du moment.
Pour ces pratiques et bien d’autres, des fiches techniques détaillées ou des vidéos explicatives sont disponibles dans mon espace ressources. Elles t’aideront à comprendre comment chaque technique fonctionne et comment la pratiquer facilement au quotidien.
2. La pleine conscience : observer sans se juger
Quand une émotion arrive, au lieu de la subir, tu peux l’observer. C’est ça, la pleine conscience.
Tu prends une pause. Tu observes ce qui se passe en toi. Et tu peux te demander : « Quelle part de moi s’exprime en ce moment ? »
Peut-être une part blessée qui a peur. Peut-être une part protectrice qui se défend.
En prenant ce recul, tu crées une distance bienveillante. Tu ne t’identifies plus à l’émotion. Tu n’es pas la colère, ni la peur. Tu es celui ou celle qui regarde ce qui se passe.
Exemple concret :
👉 Imaginons que tu te sentes déçue parce qu’une amie annule un rendez-vous. Plutôt que de te dire « Je suis nul.le, je m’énerve encore », tu peux te dire :
« Tiens, une part de moi se sent rejetée. Qu’a-t-elle à me dire ? »
Cela permet de sortir du réflexe, et de mieux te comprendre.
Cette pratique aide à ne plus se laisser emporter. À voir les schémas récurrents qui te contrôlent. Et à poser une première pierre pour aller mieux.
3. Travailler en profondeur avec l’hypnose humaniste
Parfois, malgré toutes les pratiques, une douleur reste. Un mal-être persiste. C’est souvent le signe de blessures profondes, qui ont besoin d’être reconnues.
Avec l’hypnose humaniste, tu peux explorer ces blessures en sécurité. Contrairement à la pratique de l’hypnose ericksonienne, tu restes conscient.e pendant toute la séance et nous effectuons une exploration en co-création.
On va rencontrer ensemble tes parts blessées et protectrices.
- Peut-être une part qui a peur d’être abandonnée ?
- Une part qui veut tout contrôler pour éviter la souffrance ?
- Ou une part figée, incapable d’agir ?
En hypnose humaniste, on les écoute, on les accueille sans juger, et on les aide à se libérer.
C’est un travail doux et profond à la fois. On ne « force » rien au risque de renforcer le conflit intérieur qui existe. On suit ton rythme.
Petit à petit, tu peux relâcher ces charges émotionnelles. Et retrouver une relation apaisée avec toi-même.
Envie d’aller plus loin ?
Si tu veux être accompagné.e sur ce chemin, je te propose :
- Des ateliers personnalisés, pour apprendre tes outils à toi sur des thèmes précis et pertinents.
- De rejoindre mes ateliers collectifs, pour partager et avancer ensemble.
- D’explorer en profondeur tes mécanisme en séance individuelle.
Contacte-moi ici pour en parler. On verra ensemble ce qui te convient le mieux.
Si tu veux mieux comprendre ton système nerveux et comment il influence tes émotions et ton quotidien, voici deux livres que je te recommande :
– Au cœur des émotions de l’enfant – Isabelle Filliozat
Un livre accessible et profond, qui montre comment nos émotions viennent de notre histoire. Même si tu n’as pas d’enfants, tu peux y retrouver ton propre parcours émotionnel. Une vraie pépite pour commencer à apprivoiser ce qui se passe en toi.
– La pratique polyvagale au quotidien – Deb Dana (très inspiré des travaux de Stephen Porges sur la théorie polyvagale)
Deb Dana explique de manière simple comment fonctionne le nerf vague, cette « clé » de notre régulation intérieure. Un livre parfait pour comprendre les hauts et les bas de ton système nerveux et comment revenir à un état plus serein.
J’adorerais savoir ce que tu en penses ! As-tu déjà lu un de ces livres ou testé l’une de ces techniques ? Partage ton expérience en commentaire !
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